Il ne faut pas que le PEA-PME ne soit qu'une bonne idée

 
Il ne faut pas que le PEA-PME ne soit quune bonne idée 

Le PEA dispose, depuis le 5 mars, date de publication du décret d'application au Journal officiel, d'un petit frère, le PEA-PME. Ce PEA bis, réservé aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire (ETI) n'a, pour l'heure, pas rencontré le succès escompté. Si le nombre de comptes ouverts, entre 60.000 et 90.000 selon les chiffres avancés par l'association PME Finance, est à peu près conforme aux objectifs affichés (il existait l'an dernier, selon les statistiques de Bercy, environ 60.000 PEA classiques ayant atteint le plafond de souscription, dont les propriétaires sont les premiers intéressés par un nouveau plan), il n'en est pas du tout de même des montants collectés. PME Finance parle de 300 à 350 millions d'euros.

On est très loin du milliard, voire des 2,5 milliards que certains prévoyaient après un an. Certes, le PEA-PME n'a que huit mois d'existence, mais il faudrait une spectaculaire accélération pour se rapprocher des chiffres attendus. Ces calculs étaient fondés sur un raisonnement simple : tous les détenteurs de PEA-PME allaient investir immédiatement entre 15.000 et 40.000 € dans leur plan. Or si l'on retient le milieu de la fourchette annoncée par PME Finance, soit 75.000 comptes et 325 millions d'euros, l'encours moyen de chaque PEA est de 4.330 €. Cela signifie que la plupart des détenteurs de PEA ont seulement ouvert leur compte pour prendre date mais ne l'ont pas alimenté. Pourquoi ?

« On ne peut qu'inciter les différents réseaux de commercialisation à continuer et à accroître leur politique de commercialisation », explique Eric Forest, le président d'EnterNext, la place de marché consacrée aux valeurs moyennes. Autrement dit, les intermédiaires n'ont peut-être pas déployé tous les efforts nécessaires pour populariser ce produit. Mais ce n'est pas la seule raison. L'imbroglio initial autour de l'éligibilité des sociétés a laissé des traces. Ce sont les entreprises elles-mêmes qui doivent se déclarer éligibles. Au total, 300 l'ont fait alors que le vivier potentiel serait de 450 sociétés. Malgré les relances d'EnterNext, une société éligible sur trois n'a pas jugé utile de faire la démarche. On peut espérer que le lancement imminent d'un nouvel indice large regroupant 150 valeurs du PEA-PME incitera les entreprises à se déclarer. Constance Associés, une société de gestion de portefeuille, a de son côté, fait une demande de rescrit auprès de l'administration fiscale pour clarifier les critères d'éligibilité.

Lors du lancement du PEA-PME, il avait été prévu qu'un point d'étape soit fait au bout d'un an. Il faudra qu'à cette occasion des décisions soient prises : modification des critères d'éligibilité des sociétés cotées, ouverture aux obligations détenues en direct ou aux convertibles, voire, rêvons un peu, mise en place d'un avantage à l'entrée. Sinon le PEA-PME risque de rester une bonne idée et de ne jamais devenir un bon produit.

Rédigé par Informatelecom

Publié dans #PEA PME

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